Un lieu incertain

Le dernier roman de Fred VARGAS (paru en juin 2008, éditions Viviane Hamy) est un très bon cru, dans lequel le commissaire Adamsberg, plus pelleteur de nuages que jamais (avec une petite évolution toutefois...), Danglard et autres Froissy, Estalère ou Retancourt nous embarquent dans une enquête aussi improbable que captivante, de Londres au fin fond de la Serbie (mais je n'en dis pas plus !).
Ayant lu tous les romans précédents, j'ai le sentiment que les personnages habituels de VARGAS ont pris encore un peu plus d'épaisseur dans ce dernier opus.
L'intrigue est bonne (même si le "sauvetage" d'Adamsberg me semble un peu tiré par les cheveux, mais bon, c'est tellement bien amené qu'on n'en tiendra pas rigueur à l'auteur !), les dialogues toujours aussi jubilatoires qu'inattendus parfois, le style enlevé, sans fioritures, mais avec toujours cet art de faire de la moindre description un petit bijou d'écriture. Je me suis régalé !
Si vous n'avez jamais lu de VARGAS, ruez-vous dans la première bibliothèque, ou n'importe quelle librairie digne de ce nom. Commencez par le tout premier de la série (L'homme aux cercles bleus, 1990), et remontez la "filière"... Et si vous n'aimez pas, laissez tomber tout de suite. Mais ça m'étonnerait beaucoup. Et je pense même que vous deviendrez accro, vous aussi. Désolé...

Incipit :
Le commissaire Adamsberg savait repasser les chemises, sa mère lui avait appris à aplatir l'empiècement d'épaule et à lisser le tissu autour des boutons. Il débrancha le fer, rangea les vêtements dans la valise. Rasé, coiffé, il partait pour Londres, il n'y avait pas moyen de s'y soustraire.

So incredible !

Sous-titre du livre : "Toujours plus d'humour anglo-saxon"... Et tout est dit ou presque...

Voici le deuxième opus de Chiflet, après "So irresistible !" (que j'ai raté d'ailleurs). Et autant vous le dire tout de suite : c'est désopilant !
Plus de 250 pages de citations, réparties en une vingtaine de thèmes allant de "alcool & drogue" à "sport", en passant par "gastronomie" et "sexe"...

Millénium, Tome 3 : La reine dans le palais des courants d'air

Le troisième et dernier volet de la trilogie "Millenium" voit se dénouer toutes les intrigues nées dans les deux premiers tomes.
L'histoire, qui est en fait la suite directe du tome 2, est toujours aussi palpitante, même si le rythme y est moins effréné. Ce qui n'enlève rien à la qualité d'ensemble, et au plaisir que l'on prend à lire cet ultime volet.
Car il s'agit bien de la fin d'un cycle. Stieg Larsson est décédé juste après avoir remis à son éditeur les manuscrits de la trilogie Millenium. Il semblerait qu'il existe un quatrième livre de cet auteur suédois. A coup sûr, il s'agirait alors du début d'un nouveau cycle... inachevé donc...
En attendant, plongez-vous dans ce tome 3, et ne prévoyez rien d'autre à faire pendant plusieurs heures d'affilée : vous allez, encore une fois, être happé par le suspense à la suédoise !

Millénium, Tome 2 : La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette

Le tome 2 de la trilogie "Millenium" est probablement le plus abouti et le plus haletant des trois : Blomkvist le journaliste et Salander, cette fille au look improbable et à la personnalité aussi attachante qu'inquiétante, nous entraînent dans une histoire complètement dingue... Dont le dénouement complet ne se fera que dans le troisième volet de la trilogie !
Excellent livre ! A peine terminé, on n'a qu'une envie : attaquer le tome 3 !

Millénium, Tome 1 : Les hommes qui n'aimaient pas les femmes

"Les hommes qui n'aimaient pas les femmes" est le premier volet d'une trilogie appelée "Millenium", du nom d'un journal d'investigation économique suédois, qui sert de fil rouge tout au long des trois tomes.
Trois livres que je vous recommande de lire dans l'ordre, car certaines des intrigues du premier opus ne se dénouent que dans le troisième !
L'histoire de ce premier volume nous plonge dans une histoire palpitante, où histoire politique et économique suédoise se mêle à une sombre histoire familiale, le tout sur fonds d'investigations économico-politiques, dont l'auteur est particulièrement friand.

Un excellent bouquin.

Les enfants de Húrin

Tout d'abord, je rappelle qu'il s'agit d'une "reconstruction", à partir des très nombreux écrits de JRR Tolkien, qui voulait écrire une sorte de saga, une épopée gigantesque, se situant bien avant l'époque du Seigneur des anneaux. Il n'avait jamais réalisé le regroupement final des centaines de textes déjà écrits pour cela. C'est donc son fils qui a réalisé ce boulot titanesque, qui consista non seulement à remettre tout ça dans le bon ordre, mais aussi à compléter les "trous" dans la légende, en respectant le style de JRR Tolkien, et la cohérence tant historique que géographique.

Le résultat final est bon, et si l'on aime ces histoires, et le monde incroyablement complexe imaginé par Tolkien, on prend plaisir à lire l'épopée tragique des enfants de Hùrin.
Un livre sombre, mais captivant pour les "fans" !

Chagrin d'école

Daniel PENNAC, ancien cancre ?

Eh bien oui !

Dans ce livre, l'auteur raconte son parcours d'élève de l'école de la République et comment, petit à petit, il a fini par se surpasser. Mais au-delà de cette autobiographie, PENNAC nous dit sa façon de voir les choses en matière de pédagogie, tordant le cou au passage à pas mal de poncifs dans ce domaine.

C'est vivant, drôle, émouvant même. Et l'auteur finit par nous convaincre que, même à l'ère de l'internet, de la télévision et des jeux vidéo, les enfants ont toujours la soif d'apprendre...

Prix Renaudot 2007

Incipit :

Commençons par l'épilogue : Maman, quasi centenaire, regardant un film sur un auteur qu'elle connaît bien. On voit l'auteur chez lui, à Paris, entouré de ses livres, dans sa bibliothèque qui est aussi son bureau. La fenêtre ouvre sur une cour d'école. Raffut de récré. On apprend que pendant un quart de siècle l'auteur exerça le métier de professeur et que s'il a choisi cet appartement donnant sur deux cours de récréation, c'est à la façon d'un cheminot qui prendrait sa retraite au-dessus d'une gare de triage.

L'élégance du hérisson

Ce livre est un régal pour ceux qui aiment les phrases bien tournées. Les pensées, tant de la concierge que de la jeune fille sont à la fois très sérieuses et drôles : sérieuses sur le fond, drôles dans la forme.
Quant à l'histoire elle-même, tout se passe dans un immeuble huppé, dont la concierge (le hérisson du titre ?) est une érudite géniale. Une petite fille de 13 ans, surdouée, est l'autre héroïne de l'histoire. Ses pensées et autres réflexions consignées dans son journal intime sont un vrai régal.
Le dénouement ? Je vous laisse le découvrir, car il y en a un...
C'est drôle, grinçant, jubilatoire, émouvant même.
Je place ce livre dans mon top 10 personnel... et en tête !

Prix des Libraires 2007

Incipit :
- Marx change totalement ma vision du monde, m'a déclaré ce matin le petit Pallières qui ne m'adresse d'ordinaire jamais la parole.
Antoine Pallières, héritier prospère d'une vieille dynastie industrielle, est le fils d'un de mes huit employeurs. Dernière éructation de la grande bourgeoisie d'affaires - laquelle ne se reproduit que par hoquets propres et sans vices -, il rayonnait pourtant de sa découverte et me la narrait par réflexe, sans même songer que je puisse y entendre quelque chose. Que peuvent comprendre les masses laborieuses à l'œuvre de Marx ? La lecture en est ardue, la langue soutenue, la prose subtile, la thèse complexe.