mardi 14 décembre 2010

Apocalypse bébé

Un thriller tout à fait étonnant, qui nous emmène jusqu'en Espagne, sur les traces d'une jeune fugueuse au destin... détonant !

Incipit :
Il n'y a pas si longtemps de ça, j'avais encore trente ans. Tout pouvait arriver. Il suffisait de faire les bons choix, au bon moment. Je changeais souvent de travail, mes contrats n'étaient pas renouvelés, je n'avais pas le temps de m'ennuyer. Je ne me plaignais pas de mon niveau de vie. J'habitais rarement seule. Les saisons s'enchaînaient façon paquets de bonbons : faciles à gober et colorés. J'ignore à quel moment la vie a cessé de me sourire.

jeudi 14 octobre 2010

Une forme de vie

Comme souvent avec Amélie Nothomb, le livre est court. Mais dense !
Son dernier opus est un petit régal de littérature, et se lit comme on déguste une friandise : on essaie de ne pas aller trop vite, pour faire durer le plaisir !
Il y a deux personnages dans le roman : Amélie elle-même et un soldat américain en IRAK, obèse. A travers l'échange de lettres entre eux deux se dessine une histoire (et, en fil rouge, une réflexion sur les échanges épistolaires) dont je vous laisse découvrir la chute aussi surprenante que l'intrigue elle-même...
Bon, encore une fois, j'ai beaucoup aimé !

Incipit :
Ce matin-là, je reçus une lettre d'un genre nouveau :
Chère Amélie Nothomb,
Je suis soldat de 2e classe dans l'armée américaine, mon nom est Melvin Mapple, vous pouvez m'appeler Mel. Je suis posté à Bagdad depuis le début de cette fichue guerre, il y a plus de six ans. Je vous écris parce que je souffre comme un chien.

jeudi 7 octobre 2010

Juste avant le crépuscule

Présentation :
Recueil de 13 nouvelles inédites de Stephen King, publié aux USA en 2008.

Stephen KING renoue ici avec bonheur avec l'exercice de style qu'est la nouvelle.
Je recommande aux lecteurs de ne pas oublier de parcourir l'introduction et les notes (en fin de livre), qui permettent de mieux comprendre le contexte de ce recueil de nouvelles... et ce qui a inspiré chacune d'elles : c'est assez étonnant, et pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas trop S. King, ça donne un très bon aperçu de la personnalité de cet écrivain qui continue, pour ma part, de me ravir et de m'étonner à chaque nouveau livre qu'il publie.

Petite note, qui n'a rien à voir avec le fond : la traduction française n'est pas impeccable : beaucoup de fautes, de coquilles (erreurs de frappe ?)... Albin Michel nous a habitués à mieux que ça. C'est dommage, ça gâche (un tout petit peu) le plaisir de lire ce bouquin.

mercredi 8 septembre 2010

Le voleur d'ombres

L'histoire d'un enfant qui a le "don" d'échanger son ombre avec celle d'autres personnes, et de pouvoir dialoguer avec !
Au-delà de ce petit côté fantastique (poétique ?), c'est une belle histoire d'amour et d'amitié, que l'on déroule avec ce personnage (le livre est écrit à la première personne), de son enfance aux premières années de l'âge adulte.
Une lecture pleine de fraîcheur, d'humour et d'émotion.

Incipit :
J'ai eu peur de la nuit, peur des formes qui s'invitaient dans les ombres du soir, qui dansaient dans les plis des rideaux, sur le papier peint d'une chambre à coucher. Elles se sont évanouies avec le temps. Mais il me suffit de me souvenir de mon enfance pour les voir réapparaître, terribles et menaçantes.

lundi 16 août 2010

La forêt des Mânes

Jean-Christophe GRANGE égal à lui-même : une histoire étrange, aux frontières de l'horreur et du fantastique... mais au dénouement digne des meilleurs thrillers. Avec, toujours, cet art de transformer des personnages ordinaires, à la vie presque banale, voire monotone, en héros malgré eux.
De Paris à Buenos Aires, où le passé effrayant de la dictature des généraux sert de fil rouge à l'histoire, l'héroïne va sillonner une grande partie de l'Amérique du Sud, à la quête d'une vérité qui ne se révélera que dans les dernières pages du livre...
Encore un roman captivant, et qui nous remet en mémoire quelques pages noires de l'histoire sud-américaine de ces dernières décennies.

Incipit :
C'était ça. Exactement ça.
Les escarpins Prada repérés dans le Vogue du mois dernier. La note discrète, décisive, qui achèverait l'ensemble. Avec la robe qu'elle imaginait - un petit truc noir qu'elle avait acheté trois fois rien rue du Dragon -, ce serait parfait. Tout simplement dégaine. Sourire. Jeanne Korowa s'étira derrière son bureau. Elle avait enfin trouvé sa tenue pour le soir. A la fois dans la forme mais aussi dans l'esprit.

mercredi 11 août 2010

Concerto à la mémoire d'un ange

Ce recueil de quatre nouvelles (L'empoisonneuse, Le retour, Concerto à la mémoire d'un ange et Un amour à l'Elysée) aborde chaque fois, comme un fil d'ariane, la destinée des Hommes, leur capacité à changer, à prendre en main ce qu'ils sont ou deviendront.
Un livre captivant, chaque nouvelle venant ajouter une pierre à notre propre réflexion, tout en prenant plaisir à découvrir ces histoires fort bien écrites...

Incipit 1 :
- Attention, voici l'empoisonneuse !
Le groupe d'enfants se figea soudain, telle une main qui se referme. Ils coururent se réfugier au fond du lavoir, sous le banc de pierre, un coin frais, ombreux qui permettait de voir sans être vu ; là, histoire de s'effrayer davantage, les gamins suspendirent leur respiration.

Incipit 2 :
- Greg...
- Je travaille.
- Greg...
- Laisse-moi tranquille, j'ai encore vingt-trois tuyaux à décrasser.
Penché sur la deuxième turbine, le dos puissant de Greg, dont les muscles saillants écartelaient le maillot de coton, refusait de pivoter.

Incipit 3 :
C'est en écoutant Axel jouer du violon que Chris découvrit combien il lui était inférieur.
Les notes du concerto A la mémoire d'un ange s'élevaient entre les arbres pour rejoindre l'azur, la brume tropicale, les trilles d'oiseaux, la légèreté des nuages.

Incipit 4 :
Elle venait de rentre chez elle pour fuir les rues mais voilà que, sitôt entre ses murs, elle avait de nouveau envie de partir. Chaque jour, elle souffrait davantage de ce malaise : elle ne se sentait bien nulle part.


mercredi 4 août 2010

Les témoins de la mariée

Une histoire de mariage posthume tout à fait étonnante... et captivante. Didier van Cauwelaert nous offre là un roman tout en finesse, où l'humour côtoie l'émotion, dans une structure très particulière où l'histoire est "racontée" tour à tour par les quatre témoins de la mariée...

Incipit :
"Je suis tombé amoureux, et je ne me relève pas." C'est en ces termes que Marc nous a parlé d'elle, la première fois, dans sa maison de la forêt de Chevreuse, pendant le réveillon du 21 décembre. Notre pré-Noël entre potes, avant celui des familles, des maîtresses ou des solitudes qui nous séparaient toujours les soirs de fêtes officielles.

vendredi 2 avril 2010

Trois femmes puissantes

Ce livre est magnifique. Magnifique dans son style, magnifique dans les trois récits, magnifique dans sa profondeur.
J'ai eu un peu peur, je dois le reconnaître, à la lecture des premières phrases, que je trouvais d'emblée trop longues, trop riches. Peur qui s'est estompée rapidement au fil des pages, remplacée par un pur plaisir de lire.
Ce livre raconte l'histoire de trois femmes noires, aux destins à la fois différents et similaires : différents par les parcours (la première réussit sa vie en France, la deuxième la rate, la troisième ne quittera jamais le continent africain) ; similaires par le dénominateur commun de ces trois femmes, qui tient en trois mots : dignité, combativité, fierté.
C'est très beau, émouvant, profond.
J'ai découvert, à travers ce livre, Marie NDIAYE. Je n'ai pas été déçu. Bien au contraire.


Incipit :
Et celui qui l'accueillit ou qui parut comme fortuitement sur le seuil de sa grande maison de béton, dans une intensité de lumière soudain si forte que son corps vêtu de clair paraissait la produire et la répandre lui-même, cet homme qui se tenait là, petit, alourdi, diffusant un éclat blanc comme une ampoule au néon, cet homme surgi au seuil de sa maison démesurée n'avait plus rien, se dit aussitôt Norah, de sa superbe, de sa stature, de sa jeunesse auparavant si mystérieusement constante qu'elle semblait impérissable.

samedi 20 mars 2010

Le symbole perdu

Après Paris et Londres, après le Vatican, Dan Brown nous emmène cette fois à Washington... Qu'il nous fait (re)découvrir sous un angle inattendu et captivant, à travers le prisme de l'univers de la franc-maçonnerie.
Unité de lieu et de temps, histoire offrant son lot de rebondissements et de révélations, mêlant savamment réalité et légendes, tout en rendant l'ensemble crédible, c'est indiscutablement un excellent livre.
Si on a aimé Da Vinci Code et Anges et Démons, on adorera Le symbole perdu... Et on apprendra plein de choses sur la franc-maçonnerie.
Vraiment captivant.

Incipit :
Prologue
Maison du Temple
20h33
L'important, ce n'est pas la mort... mais le chemin.
C'était le secret, depuis la nuit des temps.
L'initié, un homme de trente-quatre ans, baissa les yeux sur le crâne humain qu'il tenait entre les mains. Tel un calice, le crâne était creux, rempli d'un vin rouge sang.
Bois, se dit-il. Tu n'as rien à craindre.

mercredi 10 février 2010

Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates

Ce livre est une pépite ! Un régal !
Composé exclusivement d'échanges épistolaires, il raconte l'histoire d'un groupe d'hommes et de femmes de Guernesey qui, pendant la seconde guerre mondiale, créa le Cercle des amateurs de littérature et de tourte aux épluchures de patates.
Le livre se situe en 1946. Au fil des lettres se dessine une histoire étonnante, avec des personnages tout aussi étonnants, sur fond de guerre et de désolation. Mais c'est drôle, attendrissant, émouvant.
Ce livre ne se raconte pas, il se lit. il est rare que je puisse dévorer un livre en une journée. Ce fut le cas avec celui-ci. Un pur moment de bonheur.

Incipit :
8 janvier 1946
Mr. Sidney Stark, Éditeur
Stephens & Stark Ltd.
21 St. James Place
Londres SW1
Angleterre

Cher Sidney,
Susan Scott est une perle. Nous avons vendu plus de quarante exemplaires du livre, ce qui est plutôt réjouissant, mais le plus merveilleux, de mon point de vue, a été la partie ravitaillement. Susan nous a déniché des tickets de rationnement pour du sucre glace et de vrais œufs afin de nous confectionner des meringues. Si tous ses déjeuners littéraires atteignent ces sommets, je suis partante pour une tournée dans tout le pays. Penses-tu qu'un somptueux bonus l'encouragerait à nous trouver du beurre ? Essayons, tu n'auras qu'à déduire la somme de mes droits d'auteur.

lundi 8 février 2010

La première nuit

Il s'agit de la suite du roman Le premier jour, du même auteur.
On y retrouve donc nos personnages, là où on les a laissés à la fin du premier livre. L'histoire est palpitante, et le dénouement invite le lecteur à une réflexion sur l'origine de l'humanité, sur la religion et la place qu'elle tient dans notre vie.
Ce roman, comme le précédent, est un régal à lire. Bourré de références scientifiques, il donne envie, en outre, de se pencher plus en détails sur certaines questions qu'il soulève, ou tout simplement sur tel ou tel lieu décrit au fil des pages.
Passionnant à souhait !

Incipit :
Je m'appelle Walter Glencorse, je suis gestionnaire à l'Académie royale des sciences de Londres. J'ai rencontré Adrian il y a un peu moins d'un an alors que ce dernier était rapatrié d'urgence en Angleterre du site astronomique d'Acatama au Chili, où il explorait le ciel à la recherche de l'étoile originelle.
Adrian est un astrophysicien de grand talent, et au fil des mois nous sommes devenus de véritables amis.

dimanche 3 janvier 2010

Le voyage d'hiver

Ce petit roman (moins de 150 pages) se lit d'une seule traite... et c'est un régal. Un peu comme manger une friandise entre deux repas.
Si vous n'avez jamais lu Amélie Nothomb, ce livre peut être une première occasion de découvrir cet auteur hors norme.
Quant à l'histoire elle-même, elle est d'une simplicité étonnante... mais Amélie brode autour d'une simple histoire d'amour une dentelle d'humour (souvent noir) avec, en contre-point, quelques réflexions (ou invitations à la réflexion) sur notre société.
Un petit bijou !

Incipit :
Dans les aéroports, quand je passe à la fouille, je m'énerve, comme tout le monde. Il n'est jamais arrivé que je ne déclenche pas le fameux bip. Du coup, j'ai toujours droit au grand jeu, des mains d'hommes me palpent de la tête aux pieds. Un jour, je n'ai pas pu m'empêcher de leur dire : "Vous croyez vraiment que je veux faire exploser l'avion ?"