mardi 22 novembre 2011

Léviatemps

Sur fond d'exposition universelle à Paris, à l'aube du XXè siècle, une histoire de crimes horribles dont les victimes sont des prostituées... L'histoire est prenante, même s'il lui manque un petit quelque chose, en particulier dans les dernières pages...

Incipit :
Je m'appelle Guy.
Et je suis un lâche.
La pluie qui cogne contre les tuiles de la soupente sonne à ses oreilles tels des sanglots. Dans ce grenier qui est maintenant son antre, les quatre lucarnes laissent entrer l'éclat de chaque éclair comme l'embrasement de magnésium des flashes d'appareil photo, éclaboussant d'une lumière blanche chaque recoin, jetant les ombres sur le plancher gris. Mais la flamme de la bougie qui trône au milieu du grenier, elle, reste imperturbable.

dimanche 28 août 2011

L'armée furieuse

Encore une histoire comme sait si bien nous en concocter Fred Vargas ! Et comme chaque fois, en parallèle de l'intrigue principale (en Normandie, une affaire de meurtre ayant pour fil conducteur l'armée furieuse du seigneur Hellequin, vieille croyance locale), des intrigues secondaires qui viennent augmenter le plaisir de lire ce roman policier dans lequel le commissaire Adamsberg est plus que jamais fidèle à lui-même...

Incipit :
Il y avait des petites miettes de pain qui couraient de la cuisine à la chambre, jusque sur les draps propres où reposait la vieille femme, morte et bouche ouverte. Le commissaire Adamsberg les considérait en silence, allant et venant d'un pas lent le long des débris, se demandant quel Petit Poucet, ou quel Ogre en l'occurence, les avait perdues là. L'appartement était un sombre et petit rez-de-chaussée de trois pièces, dans le 18è arrondissement de Paris.


mercredi 10 août 2011

Dieu voyage toujours incognito

Dans la même veine que "L'homme qui voulait être heureux" (voir par ailleurs sur ce blog), Gounelle nous livre le récit d'un jeune homme qui, au bord du suicide, va être sauvé puis transformé par un homme mystérieux. Au-delà de l'histoire, il s'agit, comme dans l'ouvrage précédent, d'une très belle réflexion sur nous-mêmes, sur nos peurs, nos inhibitions, nos "conditionnements". Et l'auteur nous délivre quelques pistes, des clés, pour dépasser tout cela et, en conséquence, prendre réellement notre vie en mains.
Très beau livre, "Dieu voyage incognito" est agréable à lire. Jusqu'à la dernière ligne.

Incipit :
La nuit douce et tiède m'enveloppait. Elle me prenait dans ses bras, me portait. Je sentais mon corps se dissiper en elle. J'avais déjà le sentiment de flotter dans les airs.
Encore un pas...
Je n'avais pas peur. Du tout. La peur m'était étrangère, et si son nom me venait à l'esprit, c'était juste parce que j'avais craint son apparition au point qu'elle avait hanté mes pensées ces derniers jours. Je ne voulais pas qu'elle surgisse et me retienne, qu'elle gâche tout...
Un petit pas...

lundi 27 juin 2011

L'étrange voyage de Monsieur Daldry

Une histoire dans le plus pur style de Marc Lévy, qui nous régale encore une fois avec ce roman, qui nous transporte de Londres à Istanbul, au tout début des années 50. C'est drôle, émouvant, captivant.

Incipit :
- Je ne croyais pas à la destinée, aux petits signes de la vie censés nous guider vers les chemins à prendre. Je ne croyais pas aux histoires des diseuses de bonne aventure, aux cartes qui vous prédisent l'avenir. Je croyais à la simplicité des coïncidences, à la vérité du hasard.
- Alors pourquoi avoir entrepris un si long voyage, pourquoi être venue jusqu'ici si tu ne croyais à rien de tout cela ?
- A cause d'un piano.

dimanche 8 mai 2011

Reine de nuit

Voici un roman plutôt étonnant, qui retrace les mésaventures d'une nuit d'une femme (Reine), prof, qui se lance dans la quête mouvementée d'un livre anodin et qui, en l'espace de quelques heures, voit sa vie, ses certitudes, ses angoisses existentielles complètement chamboulées.
Si la lecture en est aisée, mais que vous tenez absolument à connaître le sens de tous les mots utilisés dans ce roman, munissez-vous d'un dictionnaire !
Une bonne histoire et un livre qui se lit assez rapidement.

Incipit :
Bien sûr elle avait un travail de dingue et ce n'était pas raisonnable, ses étudiants attendaient leurs copies, elle devait les leur rendre le lendemain et il lui en restait quatorze à corriger, bien sûr elle n'avait aucunement le temps de songer à ses loisirs mais enfin voilà, c'était comme ça, depuis que Stacey lui en avait parlé, elle avait une envie insensée, une envie folle, elle avait, comme disaient ses étudiants, "hypra-envie" de lire ce livre.

mardi 26 avril 2011

Et si c'était vrai...

Cette histoire très originale (le "fantôme" d'une jeune femme dans le coma arrive à entrer en contact avec un homme qui est le seul à pouvoir la voir et la toucher), à la fois simple et belle, est écrite dans le style sans fioritures de Marc LEVY, que j'apprécie de plus en plus. C'est surtout une belle histoire d'amour...

Incipit :
Le petit réveil posé sur la table de nuit en bois clair venait de sonner. Il était cinq heures trente, et la chambre était baignée d'une lumière dorée, que seules les aubes de San Francisco déversent.
Toute la maisonnée dormait, la chienne Kali couchée sur le grand tapis, Lauren enfouie sous la couette au milieu de son grand lit.

vendredi 15 avril 2011

L'homme qui voulait être heureux

Cette histoire d'un homme ordinaire qui décide de consulter, alors qu'il est en vacances à Bali, un guérisseur renommé, est en fait un prétexte (agréable à lire, ce qui ne gâche rien !) pour nous distiller une approche du bonheur et de la réalisation de soi tout à fait étonnante et simple à la fois.
Voici un petit livre qui vous donne envie de suivre les préceptes qui y sont énoncés. Un livre que l'on a envie de relire à peine terminé, tant il est porteur de messages positifs.

Incipit :
Je ne voulais pas quitter Bali sans l'avoir rencontré. Je ne sais pas pourquoi. Je n'étais pas malade ; j'ai même toujours été en excellente santé. Je m'étais renseigné sur ses honoraires car, mon séjour touchant à sa fin, mon portefeuille était quasiment vide. Je n'osais même plus consulter mon compte en banque à distance. Les gens qui le connaissaient m'avaient répondu : "Tu donnes ce que tu veux, tu le lui glisses dans une petite boîte posée sur l'étagère."

lundi 11 avril 2011

Le Dôme (1 et 2)

Prenez un communauté d'êtres vivants : ce pourrait être une fourmilière, mais nous allons choisir une petite ville américaine du Maine. Soudain, placez une cloche sur cette communauté, coupez-la du reste du monde sous cette paroi transparente... et regardez-la évoluer, se détruire de l'intérieur. C'est ce que Stephen King nous propose dans ce (double) livre. C'est à la fois fascinant (comme lorsque, enfants, nous mettions le feu à une fourmilière avec une loupe, par exemple) et terrifiant. Terrifiant à la mode King, qui manie l'horreur comme personne d'autre, la faisant naître du comportement d'êtres humains qui, en situation normale, ne seraient (peut-être) jamais devenus des monstres.
Ce roman publié en deux tomes est totalement captivant, et ce dès les premières pages. Ici, pas de grand-guignol : juste l'horreur à l'état pur, celle que des cerveaux humains peuvent engendrer.
Un livre à dévorer !

Incipit :
A deux mille pieds d'altitude, Claudette Sanders prenait une leçon de pilotage. La petite ville de Chester's Mill étincelait dans la lumière du matin, pimpante comme si elle venait juste d'être créée. Des voitures roulaient au pas dans Main Street, renvoyant les clins d’œil du soleil. Le clocher de la première église congrégationaliste paraissait assez effilé pour transpercer le ciel sans nuages. Le soleil courait à la surface de la Prestile, suivant la progression du Seneca V ; avion et cours d'eau coupaient la ville selon la même diagonale.

vendredi 1 avril 2011

Le club des incorrigibles optimistes

Voici un livre touchant, grave, passionnant de bout en bout malgré ses 800 et quelques pages.
Si le livre débute par le jour de l'enterrement de Jean-Paul Sartre, l'auteur nous ramène aussitôt plusieurs années en arrière, à l'époque des premiers troubles en Algérie et de la dictature communiste dans les pays de l'Est, deux périodes noires de l'Histoire qui servent de cadre au récit, bien que l'on soit à Paris. Deux récits en un, en fait, puisque les joies et peines de la vie de famille du narrateur (Michel) s'entrecroisent avec les destins d'une poignée de réfugiés politiques de l'Est, qui se retrouvent dans un bistro parisien, pour discuter politique et jouer aux échecs. Michel va intégrer ce club alors qu'il n'est qu'un gamin de 12 ans et va découvrir, au détour des récits de vie de ces hommes, tout un univers sombre, pathétique et héroïque à la fois. La guerre d'Algérie et ses conséquences sur la société française sont aussi évoquées à travers le prisme de la vie d'une famille française ordinaire (celle de Michel).
L'histoire est prenante. Bouleversante. Racontée avec simplicité, elle mêle histoires d'amour et d'hommes, le tout dans un contexte politique et social qui porte en son sein les grands bouleversements sociaux et culturels de cette deuxième partie du XXe siècle.

Incipit :
Aujourd'hui, on enterre un écrivain. Comme une dernière manifestation. Une foule inattendue, silencieuse, respectueuse et anarchique bloque les rues et les boulevards autour du cimetière Montparnasse. Combien sont-ils ? Trente mille ? Cinquante mille ? Moins ? Plus ? On a beau dire, c'est important d'avoir du monde à son enterrement. Si on lui avait dit qu'il y aurait une telle cohue, il ne l'aurait pas cru. Çà l'aurait fait rire.

dimanche 30 janvier 2011

Indignez-vous !

Moins de 20 pages certes, mais percutantes à souhait !

Incipit :
93 ans. C'est un peu la toute dernière étape. La fin n'est plus bien loin. Quelle chance de pouvoir en profiter pour rappeler ce qui a servi de socle à mon engagement politique : les années de résistance et le programme élaboré il y a soixante-six ans par le Conseil National de la Résistance ! C'est à Jean Moulin que nous devons, dans le cadre de ce Conseil, la réunion de toutes les composantes de la France occupée, les mouvements, les partis, les syndicats, pour proclamer leur adhésion à la France combattante au seul chef qu'elle reconnaissait : le général de Gaulle.