jeudi 27 septembre 2012

Les dix enfants que madame Ming n'a jamais eus

Un régal de petit livre ! Le lecteur, au fil des pages, partage les doutes du narrateur, quant à l'existence réelle ou non de ces dix enfants de Madame Ming, dont l'activité ("dame pipi") est aussi étonnante ici que la personnalité. La vérité n'apparaît que dans les dernières pages, pour le plus grand plaisir du lecteur.
Au-delà de l'histoire même, charmante, voire drôle, c'est une jolie réflexion sur la vie. Et la (re)découverte d'une certaine philosophie  très asiatique du quotidien...

Incipit :
La Chine, c'est un secret plus qu'un pays.
Madame Ming, l'oeil pointu, le chignon moiré, le dos raidi sur son tabouret, me lança un jour, à moi, l'Européen de passage :
- Nous naissons frères par la nature et devenons distincts par l'éducation.
Elle avait raison... Même si je la parcourais, la Chine m'échappait. À chacun de mes voyages, son sol s'étendait, son histoire s'évaporait, je perdais mes jalons sans en gagner de nouveaux ; malgré mes progrès en cantonais, en dépit de mes lectures, quoique je multipliasse les contrats commerciaux avec ses habitants, la Chine reculait à mesure que j'avançais, tel l'horizon.

mercredi 5 septembre 2012

La gloire de mon père

Quel plaisir de se replonger dans ce livre, que je n'avais pas relu depuis... le collège. Il était là, sur mes étagères, à attendre que je veuille bien accorder à nouveau un peu de mon attention à ses pages jaunies. Cet été, j'avais besoin d'un petit bouquin, pour me tenir compagnie sur la plage. C'est sur lui que j'ai jeté mon dévolu. Quel régal !
Du coup, il est probable que je relirai un de ces quatre les trois autres tomes (Le château de ma mère, Le temps des secrets et Le temps des amours).

Incipit :
Je suis né dans la ville d'Aubagne, sous le Garlaban couronné de chèvres, au temps des derniers chevriers.
Garlaban, c'est une énorme tour de roches bleues, plantée au bord du Plan de l'Aigle, cet immense plateau rocheux qui domine la verte vallée de l'Huveaune.
La tour est un peu plus large que haute ; mais comme elle sort du rocher à six cents mètres d'altitude, elle monte très haut dans le ciel de Provence, et parfois un nuage blanc du mois de juillet vient s'y reposer un moment.