mardi 19 mars 2013

22/11/63

Avant toute chose, je rappelle que je suis un vrai fan de Stephen KING, dont j'ai lu tous les livres. Autant vous dire que j'attendais ce dernier roman avec impatience.
Et, comme presque toujours, je n'ai pas été déçu. C'est du grand, très grand KING. Et si vous ne connaissez toujours pas cet auteur, commencez donc par ce livre, vous risquez fort de rejoindre le très grand club des lecteurs inconditionnels de Stephen KING !
Dans ce roman, pas d'horreur, pas d'épouvante (donc loin des clichés habituels associés, un peu trop systématiquement, à cet auteur).  KING revisite le thème du voyage dans le temps et la théorie de l'effet papillon, tout en nous livrant une approche particulièrement bien documentée de l'Amérique de la fin des années 50 et du début des années 60, et de l'assassinat de JFK.
Pour les fans de KING, je précise qu'à partir de la page 163 (chez Albin Michel), l'auteur s'amuse avec le lecteur puisqu'il fait référence à un autre de ses gros succès littéraires (Ça , 1986) en faisant se rencontrer le personnage principal de 22/11/63 avec deux des héros de Ça (Richie et Bevvie).
Bref, ce (gros) livre compte désormais parmi les meilleurs romans écrits par Stephen KING. La version française, que l'on doit à Nadine GASSIE, est excellente (et, chose de plus en plus rare aujourd'hui, il y a peu de coquilles !).
Que vous aimiez ou non Stephen KING, il est impossible que vous n'aimiez pas ce livre !

Incipit :
J'ai jamais eu "la larme facile", comme on dit.
Si j'en crois mon ex-épouse, mon "gradient d'émotion inexistant" est la raison principale pour laquelle elle m'a quitté (comme si le mec qu'elle avait rencontré à ses réunions des Alcooliques anonymes n'y était pour rien). Christy supposait qu'elle pouvait me pardonner, disait-elle, de ne pas avoir versé de larmes à l'enterrement de son père : je ne le connaissais que depuis six ans et ne pouvais comprendre quel homme merveilleux et généreux c'était (une Mustang décapotable comme cadeau de fin d'études secondaires, par exemple).
Mais par la suite, quand je n'ai pas versé de larmes à l'enterrement de mes deux parents - ils sont morts à tout juste deux ans d'intervalle, mon père d'un cancer de l'estomac et ma mère d'une crise cardiaque foudroyante en marchant sur une plage de Floride - elle a commencé à comprendre cette histoire de gradient d'émotion inexistant. J'étais "incapable de ressentir mes sentiments", en jargon AA.

vendredi 8 mars 2013

Le vieil homme et la mer

Paradoxalement, je n'avais jamais lu ce petit chef d'oeuvre (publié en 1952, et qui valut à Hemingway le Prix Nobel de littérature en 1954). En revanche, je connaissais le film de John Sturges (1958), qui mériterait d'ailleurs d'être rediffusé de temps en temps...
Ce court roman, dont on doit la traduction française à Jean Dutourd, raconte l'histoire d'un vieux pêcheur cubain qui, seul sur l'océan, va réussir à attraper un énorme espadon (ou marlin) après une lutte de trois jours, lequel sera dévoré par les requins avant le retour du vieil homme au port. Une histoire de courage et d'humilité, où la défaite (le pêcheur ne peut pas lutter jusqu'au bout contre les requins) est aussi belle que la victoire. C'est aussi une belle leçon de vie.

Incipit :
Il était une fois un vieil homme, tout seul dans son bateau qui pêchait au milieu du Gulf Stream. En quatre-vingt-quatre jours, il n'avait pas pris un poisson. Les quarante premiers jours, un jeune garçon l'accompagna ; mais au bout de ce temps, les parents du jeune garçon déclarèrent que le vieux était décidément et sans remède salao ce qui veut dire aussi guignard qu'on peut l'être. On embarqua donc le gamin sur un autre bateau, lequel, en une semaine, ramena trois poissons superbes.