dimanche 21 avril 2013

Quai des cadavres

Encore un auteur nordiste qui gagne à être connu ! Quai des cadavres est, à mon avis, un livre à l'image de Jean-Pierre BOCQUET : érudit, très érudit même, tout en pleins et en déliés, à l'humour discret et parfois corrosif, calme et policé en apparence, mais bouillonnant  et éruptif sous cette surface trompeuse.
Le livre en lui-même est très bien, même s'il m'a fallu, dès les premières pages, m'armer d'un dictionnaire (heureusement, on en fait en version électronique que vous pouvez garder sous la main en permanence !), tant il y avait de mots rares, voire étranges, dont j'ignorais totalement le sens. Quelques exemples ? cachectique, anachorète, bétyle, murgalée, surrection, ...
Si vous ne connaissez rien au monde de la franc-maçonnerie, ce livre vous mettra au parfum de la meilleure manière qui soit.
J'ai bien aimé également, au-delà de l'intrigue elle-même, les descriptions de Dunkerque et ses environs. Par pure coïncidence, l'auteur nous gratifie aussi d'une description de la ville de Béziers (où j'habite depuis un peu plus d'un an, après plus de quatorze années passées dans le Nord), très réussie là encore, même si l'on sent bien que Jean-Pierre est moins au fait de l'atmosphère languedocienne que de celle des Flandres.
En résumé, un très bon livre, bien charpenté, très (trop ?) érudit, et qui donne envie d'en lire plus de la plume de Jean-Pierre BOCQUET.

Incipit :
Échappant encore aux regards du jeune joggeur, le soleil se levait, disséminant à l'est une aurore rosâtre qu'emprisonnaient tour à tour les moëres, les villages accrochés à leurs clochers et les enchevêtrements urbains de Dunkerque. La clarté s'insinuait déjà dans les interstices de la ville, découpant les silhouettes géométriques des maisons ou des immeubles, dessinant sur le fond de plus en plus bleu de ce ciel matinal de mai le beffroi, l'hôtel de ville et le phare de Risban, immémorial veilleur immobile.

lundi 1 avril 2013

Si c'était à refaire

J'ai commencé la lecture de ce livre aussitôt après celui de Stephen KING. Et voilà, pure coïncidence, que je me suis retrouvé, apparemment, avec une nouvelle histoire de retour dans le passé. Bon, en fait c'est un peu plus subtil que ça. LÉVY et KING ne jouent pas tout à fait dans la même cour. Et le voyage dans le temps proposé par LÉVY prend une tournure originale... dans les dernières pages du livre, dont je ne dévoilerai pas ici le contenu.
L'histoire est bien enlevée : nous sommes en juillet 2012. Andrew, journaliste au New York Times et qui vient d'écrire un article sur les exactions de la junte militaire argentine dans les années 70 (et plus particulièrement le vol de bébés), est poignardé en pleine rue. Lorsqu'il reprend connaissance, il est revenu 62 jours en arrière. C'est le temps qu'il a devant lui pour découvrir qui a voulu l'assassiner.
Un excellent bouquin.

Incipit :
Se fondre dans la foule, jouer ce drôle de drame sans que personne se rende compte de rien, se souvienne de quoi que ce soit.
Un jogging, tenue de circonstance pour passer inaperçu. Le long de River Park, à 7 heures du matin, tout le monde court. Dans une ville où le temps est minuté, où les nerfs de chacun sont mis à rude épreuve, on court ; on court pour entretenir son corps, effacer les excès de la veille, prévenir le stress de la journée à venir.