vendredi 27 juin 2014

Quand l'âne flotte, c'est qu'il a beaucoup plu.

Ce n'est pas un roman, même si cette tranche de vie d'une famille belge venue s'installer dans l'arrière-pays héraultais en contient tous les ingrédients.
Ou comment quitter une vie citadine et confortable outre-Quiévrain pour s'enterrer au fin fond du Languedoc et y tenir des chambres d'hôtes... Une véritable aventure, tant humaine que matérielle, qu'Aline NUSSON (pseudonyme d'une prof d'anglais dont j'ai eu l'honneur et le plaisir de faire la connaissance il y a quelques mois) nous fait partager à travers son journal de bord, de la genèse du projet familial du début des années 2000, jusqu'au printemps 2012.
C'est très bien écrit, sans fioritures, avec humour, l'auteure n'hésitant pas à jouer sur la consonance des mots ou les particularités linguistiques belges, françaises... et locales. La sensibilité, l'humilité, le caractère à la fois fort et fragile d'Aline transpirent de chaque page. On respire à pleins poumons ce livre, car c'est du vécu formidablement simple et naturellement raconté.
C'est une histoire profondément humaine, tissée de joie de vivre, de doutes, de petits et grands bonheurs mais aussi de soucis dont certains sont pudiquement évoqués, comme si notre narratrice ne voulait pas gâcher notre plaisir de lire.
Vous découvrirez aussi dans ce livre les affres (et les merveilleux côtés) de la vie "à la campagne" et de la gestion au quotidien de chambres d'hôtes.
Enfin, cerise sur le gâteau, les descriptions de l'arrière-pays héraultais vont vous donner l'envie, si vous ne le connaissez pas encore, de venir le découvrir et de marcher dans les pas d'Aline !


Incipit :
Vendredi 10 juin 2011
Télé-transportation accidentelle ?
Délire postopératoire ?
Je suis allongée à même le sol chaud au bord de la piscine. Toutes les dix minutes, je m'offre trois brasses paresseuses dans l'eau cristalline. Ne surtout pas me sécher mais laisser la voluptueuse fraîcheur disparaître peu à peu.
Mmmm. Je reprendrais bien une page de cette BD et quelques notes de ce CD. Histoire de prolonger le rêve.
Le rêve ? Après tout ce temps, je ne réaliserais pas encore ? Pourtant il y a la morsure du soleil. Ainsi que le parfum de la végétation sèche mêlé à celui, douceâtre, de la crème solaire. Et les cigales affolées par la chaleur qui s'emballent.
Donc, pas besoin de me pincer en plus.
Je ne rêve pas.
Je suis bien là.
Ici.